Pour les oiseaux présents sur notre territoire, l’hiver est la saison la plus difficile même s’ils craignent moins le froid que le manque de nourriture. La nourriture est indispensable pour affronter les basses températures or, c’est souvent à cette époque que les aliments sont les plus rares. Il est ainsi possible d'aider les oiseaux en réalisant des postes de nourrissage qui, par ailleurs, sont des lieux où chacun, petits et grands, s'émerveille devant le balai incessant de la gent ailée.
Grâce à cette page, découvrez comment vous pouvez donner un coup de pouce aux espèces pendant la période hivernale.
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Chardonnerets élégants, Guillaume Petitjean ©.
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Quels éléments principaux sont ils conseillés d'appliquer à vos mangeoires ?
- Quand nourrir ?
Le nourrissage doit commencer dès les premiers froids, en général courant novembre, pour s'achever à la fin de l'hiver, fin mars. Dès lors que le nourrissage a débuté, il est préconisé de ne jamais stopper celui-ci, sous peine d'avoir fixé des oiseaux qui seront incapables de se déplacer pour rechercher une nouvelle source de nourriture (dépense énergétique trop importante par grand froid). A partir de la mi-mars, l'offre en nourriture doit décroître mais il est possible de prolonger jusqu'en avril lorsque le froid perdure (afin d'aider les migrateurs remontant vers le nord à refaire leur réserve de graisse).
- Quelle nourriture donner ?
Il est bien entendu que nous ne pouvons que conseiller l'usage d'aliments issus de l'agriculture biologique ou de votre jardin. Des fermes ou magasins "bio" proposent ce genre de produits qu'il faut privilégier par rapport à d'autres sources d'approvisionnement. Il en existe forcément à proximité de chez vous... Les oiseaux ont des régimes alimentaires et des modes d'alimentation variés, il convient donc de diversifier la nourriture à la mangeoire, pains de graisse (faciles à fabriquer), graines de tournesol (bio) ou pommes (les excédents du jardin), et veiller à en disposer aussi bien en mangeoire qu'au sol.
Passé cette période d'alimentation, nous vous appelons également à être vigilant face à l'ambroisie, plante invasive hautement allergène. Quelques graines peuvent se glisser dans les sacs de tournesol et peuvent ensuite germer dans votre jardin. Afin de limiter la progression de cette espèce, veillez à suivre les conseils dispensés sur le site "ambroisie Info". Pour plus d'informations sur la situation de l'ambroisie en Franche-Comté, consultez les liens proposés par le site de la FREDON FC "ambroisie FREDON FC" et du CBNFC-ORI "ambroisie CBNFC-ORI".
- Et boire dans tout ça ?
En hiver il est particulièrement difficile pour les oiseaux de trouver à boire et de quoi prendre un bain, surtout lorsque le gel et la neige sont présents. Il est donc important de coupler votre mangeoire à un abreuvoir qui doit être peu profond (10 cm maxi) et dont l'eau doit être fréquemment changée (quotidiennement si possible). Pour réapprovisionner le bassin quand l’eau a gelé, cassez régulièrement la glace, versez de l'eau chaude ou placez une petite balle de cellulose (type tennis de table) sur la surface de l’eau, son mouvement incessant évitera l’eau de se figer.
- Sécurité sanitaire ?
Pour éviter les moisissures à la mangeoire, il est conseillé de ne pas trop surcharger la mangeoire en l'approvisionnant régulièrement avec parcimonie et de tenir les graines à l'abri de l'humidité. Les moisissures peuvent empoisonner les oiseaux. Il est également conseillé de diversifier l'offre en nourriture plutôt que de concentrer la nourriture en un seul lieu : plusieurs petites mangeoires, boules de graisse qui pendent, graines parsemées au sol, etc.
En cas de mortalité suspecte, stoppez tout apport de nourriture et désinfecter la mangeoire et ses environs. Si ce constat se répète, merci de vous rapprocher de la LPO Franche-Comté (03.81.50.43.10).
Ce qu'il ne faut pas faire ?
- nourriture : éviter le pain sec, les restes de repas salés ou épicés ;
- utiliser de l'alcool ou de l'antigel sur vos mangeoires/abreuvoirs ;
- placer la mangeoire près d'une baie vitrée (surtout si il n'y a pas d'autocollant "anti-collisions") ;
- éviter au possible les emplacements à portée de prédateurs domestiques (notamment des chats).
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Pic mar au nourrissage, Alfred Naal ©.
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Mangeoires et science participative ?
Si vous possèdez une mangeoire, que la reconnaissance et l'observation des oiseaux vous passionnent, il vous est donné le loisir de contribuer à diverses opérations de science participative :
- observations ponctuelles : en vous inscrivant et en créant un compte sur notre site de données en ligne (en haut à droite en page d'accueil), vous aurez la possibilité de saisir en ligne vos observations (lieu, date, espèces, effectifs, etc.) qui contribueront à enrichir la connaissance spatiale et phénologique des espèces présentes en région ;
- "Oiseaux des jardins" : observatoire participatif lancé par la LPO et le Muséum National d'Histoire Naturelle, il consiste à partir de votre compte sur notre site en ligne (voir ci-dessus) de créer un point d'observation des oiseaux du jardin. L'observatoire fonctionne tout au long de l'année, avec deux moments forts : le dernier week-end de janvier (pour les oiseaux hivernants) et le dernier week-end de mai (pour les nicheurs) où chaque participant doit rester un temps donné à observer et noter tous les oiseaux observés dans le jardin ;
- "Compet' à la mangeoire" : proposé par Vigie-Nature (programme de science participative du Muséum), ce programme expérimental vous propose de vous glisser dans la peau d'un scientifique et de tester la fréquentation de deux mangeoires identiques mais offrant deux types d'alimentation. Cette opération est menée jusqu'au 15 février 2014. Retrouvez toutes les informations sur le site dédié.
Pour aller plus loin...
Les éléments disposés ici sont loin d'être exhaustifs. Si vous souhaitez en savoir plus, de riches livres et articles en ligne traitent du sujet, entre autres :
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